Il contacte alors Les Compagnons du Devoir, mais comme il n'y a plus de place à Paris, il multiplie les appels vers toutes les maisons de Compagnons de la région, et finit par trouver à Reims suite à un désistement. Il entreprend en 2007 la préparation d'un CAP charpentier.

S'il ne regrette nullement son choix, il trouve la premiÚre année assez dure. Le métier est rude et le rythme intense. Au terme des deux années, il prend conscience qu'il lui reste encore beaucoup à apprendre. Peu tenté par le Tour de France au début de son apprentissage, cette idée fait doucement son chemin. Ce parcours lui permettrait d'observer et d'apprendre des techniques, matériaux et méthodes différents en fonction des régions et des pays, tout en étant salarié. De plus, le voyage, inhérent au cheminement entamé par les futurs compagnons l'intéresse et lui donnerait l'opportunité de quitter Paris.

Un parcours initiatique pour se construire

Débuté à l’âge de 21 ans, son Tour de France le conduite successivement durant six années à Toulouse, Lille, Sainte Sabine en Dordogne, Marseille, Strasbourg, Caen, et Saint-Brieuc. Au fil des étapes dans ces différents villes, il se perfectionne et découvre les multiples facettes du métier de charpentier : Lamellés-collés à Toulouse, dans une entreprise spécialisée dans la construction de bâtiments commerciaux, sportifs, industriels; fabrication de passerelles à Lille; cabanes dans les arbres auprÚs de la structure Nid Perché ) à Sainte Sabine, dans laquelle il prolongera son séjour, enthousiasmé par cette expérience insolite. Charpente traditionnelle à Marseille, rénovation de monuments historiques (églises, châteaux et autres maisons classées) à Strasbourg. Il renoue quelques mois avec la charpente traditionnelle à Caen. Enfin, c’est à Saint-Brieuc dans une entreprise qui fabrique des moulins à vent, que la boucle est bouclée. Âgé de 63 ans, le responsable, qu’il contacte par téléphone, l’embauche avec beaucoup d’enthousiasme, heureux de pouvoir transmettre son savoir-faire. 

C’est à Saint-Brieuc qu’Adrien conçoit et fabrique son chef d’œuvre de réception, la reproduction d’un moulin à vent, pour être reçu Compagnon aprÚs une initiation symbolique. Son parcours ne s’arrête pas à cette étape. Il doit à présent transmettre aux plus jeunes durant trois ans. Il fait étape un an à Libourne, et donne bénévolement des cours du soir à la maison des Compagnons aprÚs sont travail. Puis, il devient formateur à la maison des Compagnons de Chancelade durant deux ans. 

Un professionnel accompli et reconnu

Chef d’entreprise depuis 2017, il n’a guÚre vu le temps passer tant il a été occupé par de gros chantiers. La grande famille des Compagnons du Devoir constitue un réseau solide, dans lequel on ne se sent pas isolé et où les valeurs de solidarité et d’entraide sont ancrées. Il a recruté en apprentissage Mathieu, qui aprÚs trois ans dans l’Armée de Terre, veut apprendre le métier de charpentier. 

A 30 ans, Adrien évalue le chemin parcouru depuis ses premiers pas et réalise que lorsqu’il s’est engagé sur cette voir professionnelle à 19 ans, il ne pensait pas que son apprentissage durerait prÚs de dix années


Mais il a su faire preuve de patience, de ténacité, et les différentes étapes de son parcours lui ont montré la richesse du métier de charpentier. Certaines d’entre elles, comme le Nid Perché ou celle de Saint-Brieuc, lui laissent un trÚs beau souvenir. La période durant laquelle il est devenu formateur pour transmettre à son tour, constitue une expérience particuliÚrement enrichissante grâce à laquelle il a transmis son amour pour un métier qui ne connait pas de routine, où l’on apprend tous les jours tant il y a à découvrir, en fait, selon Adrien, le plus beau métier du monde.